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Autour du festival Cinéma(s) du Liban, "Kahwet el Ghazel" une exposition photos d'Assaf Dahdah
Le cinéma Les Variétés présente l'exposition photos "Kahwet el Ghazel" d'Assaf Dahdah, du 3 au 7 novembre 2010.
Les Variétés37, rue Vincent-Scotto (angle Canebière)13001 Marseille
Le «midane» est la place du village où la fréquentation ne cesse jamais. De six heures à midi, l’espace est libre pour qui le silence est nécessaire. Venir boire un café en mangeant une « manouché » (galette au thym et à l’huile d’olive) et observer le village se réveiller au rythme des clochers et des bouchers. Les enfants courent et jouent sur la place. Les taxis appellent les clients pour descendre vers Zgharta ou Tripoli.
De midi à seize heures, seuls quelques résistants ne se laissent pas assommer par le repas et le soleil d’été. Ils viennent s’asseoir sous les platanes le temps d’une discussion, ou bien regarder les allées et venues, et commenter.
À partir de seize heures, Kahwet el Ghazel devient le lieu de toutes les attentions. Les paires se forment, les mises sont décidées et les portables mis sur « silencieux ». C’est un silence de concentration qui remplit l’atmosphère. Seules perturbations notables, les ronflements des narguilés ainsi que le serveur qui court d’une table à l’autre afin d’attiser ou de remplacer les braises. Tout en servant les cafés et sodas commandés.
Si les moustaches n’étaient pas grisonnantes et les crânes dégarnis, le temps semblerait suspendu. Toujours ces mêmes visages, ces mêmes rituels. Les perdants du jour sont les vainqueurs du lendemain.
Sessebene, le cireur de chaussures, dont la bosse prend aussi le pli du temps, somnole ou parcourt le journal, attendant qu’un joueur de carte vienne faire briller le cuir de ses chaussures.
Les effluves de parfum viennent remplacer celles des narguilés tandis que les cheveux grisonnants disparaissent au profit des coiffures gominées.
Observation, séduction, ivresse. Il est déjà cinq heures du matin, le soleil commence à éclairer la montagne Mar Sarkis (Saint Sarkis). Les bouchers égorgent chèvres et moutons. Certains n’ont pas bougé du midane. D’autres reviennent des boîtes de nuit pour déguster un dernier « sahlab » (lait chaud mélangé a de l’eau de fleur d’oranger et de la cannelle) avant de rentrer se coucher.
Sous les platanes, le temps reste suspendu dans l’ordinaire de ce quotidien.
Les braises se consument et les poches se vident. Le moment est venu de laisser les jeunes envahir le midane. Sessebene range ses brosses, Kahwet el Ghazel n’est plus qu’un attroupement de tables vertes entourées de chaises vides sous les lumières blanches des ampoules.
Assaf Dahdah